Madagascar - De nouveaux projets et des misions de suivi
Sur demande de l’association Fraternité Tout Horizon (FTH), qui œuvre depuis 2001 pour venir en aide aux habitants de Madagascar les plus défavorisés en collaboration avec les Religieuses de l'Assomption de Madagascar, trois bénévoles d’Aquassistance, Pauline Mailland, Charlotte Lemonnier et Claire Fuvelle ont effectué mi-juillet 2023 une double mission :
• Etude d’une demande de création de forage et de réservoir dans la ville d’Ambohimahasoa
• Suivi de la commune de Manandona 10 ans après la construction des premières infrastructures, réalisées par FTH avec l’appui financier de la Communauté Urbaine de Dunkerque, du Syndicat des Eaux du Dunkerquois et de l’Agence de l’Eau Artois Picardie.
Les deux communes se situent en bordure de Nationale 7 au sud d’Antsirabé au cœur des hauts plateaux malgaches.
Pour la commune d’Ambohimahasoa, l’association FTH a été sollicitée par la Communauté des Sœurs de l’Assomption pour répondre à une problématique de diminution des ressources en eau en période sèche au niveau des sources existantes. En effet lors de la période sèche les volumes captés ne permettent pas d’alimenter toute la population à l’ouest de la ville qui représente environ 2000 personnes plus le lycée géré par les sœurs qui compte 250 élèves.
La communauté des sœurs est très active sur l’amélioration de l’accès à l’eau potable. Elles ont demandé à un entrepreneur local de leur soumettre un devis pour la réalisation d’un forage et d’un nouveau réservoir surélevé. Elles ont sollicité FTH pour le financement de ces investissements. FTH a donc demandé à Aquassistance de valider la pertinence technique du projet.
Le début de la mission a consisté à comprendre l’hydraulique du système car le comité de gestion ne disposait d’aucun plan et au fil des années de nombreuses modifications ou ajouts ont été réalisés. Nous avons donc décidé de partir du captage des sources puis de suivre le réseau jusqu’au réservoir de stockage et in fine jusqu’aux branchements des bornes fontaines.
Le résultat de la mission sera de faire la part entre la diminution effective des ressources existantes, la quantité non négligeable perdue en fuites d’eau le long du réseau (besoin de formation et d’aide à l’exploitation) et la pertinence de réaliser un forage (une étude géophysique plus poussée sera demandée).
Concernant la commune de Manandona, il s’agissait d’effectuer un audit de la situation actuelle pour le compte de FTH qui n’avait que très peu de nouvelles de l’évolution de la situation. Nous avons pu constater que le comité de gestion fonctionne bien, arrive à recouvrir la quasi-totalité des cotisations au service de l’eau et même à générer suffisamment de trésorerie pour pouvoir réaliser de manière totalement autonome de nouveaux investissements. Comme par exemple la création d’un nouveau captage en 2022.
Nous avons découvert lors de cette mission l’ingénieux système mis en place pour payer les cotisations au service de l’eau qui ne sont pas demandées uniquement en monnaie locale mais également en volume de riz calculé en « kantine de paddy » qui représente une unité de 4 kilos de riz brut (riz entier avec son enveloppe).
Vu que la demande de paiement en riz est faite à l’époque des récoltes, les bénéficiaires arrivent tous à « payer » ce volume de riz. Le riz est ensuite stocké et revendu aux bénéficiaires lors de la période de soudure (durant laquelle il n’y a aucune récolte de riz et durant laquelle le riz devient beaucoup plus cher car plus rare).
Le système mis en place s’apparente à une « banque du riz ». Il permet à la fois :
• de recouvrir les cotisations pour payer le service de l’eau
• et de protéger les populations en leur garantissant de pouvoir acheter du riz à un tarif raisonné et raisonnable lors des périodes dites de soudure
Ce système très efficace ne peut cependant pas être reproduit dans des communes plus pauvres ou plus urbaines, où la plupart des bénéficiaires ne disposent pas de terrain pour exploiter une rizière.
Concernant les deux communes visitées, nous faisons le même triste constat d’une déforestation très avancée et quasi-totale de l’ensemble des forêts primaires environnantes. Il ne reste aujourd’hui que très peu d’arbres, qui continuent à être coupés pour la fabrication de charbon de bois destiné à la revente (quasiment seule source de revenu dans la région) et à l’utilisation directe pour la cuisson des repas. Cette déforestation (y compris l’arrachage des souches) contribue à une érosion très rapide des sols et à une diminution des volumes d’eau infiltrés et stockés et donc « restituables » aux sources. L’ensemble des sources commence à se tarir alors que la demande en eau continue d’augmenter pour faire face à la croissance très rapide de la population. Cette problématique plaide en faveur d’une approche globale / gestion intégrée de la ressource en eau, visant à protéger les zones de captage à travers : la mise en œuvre d’actions de reforestation, le développement de combustibles alternatifs (« charbon écologique » par exemple) et le soutien aux activités économiques des populations les plus défavorisées.
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