Madagascar - Finalisation du projet à Ambatobe
Démarré en 2016, le projet d’amélioration de l’accès à l’eau des fokontany (villages) d’Ambatobe, Ambatolampy et Mahamavolona consistait à capter 2 sources à 1000 mètres d’altitude, construire un réseau d’eau gravitaire (10km de conduite principale) pour alimenter 3 réservoirs de 4m3, 15m3 et 20m3 (un par fokontany) et desservir 11 borne-fontaines soit environ 2700 habitants. En complément, un bloc sanitaire a été construit pour chacune des 3 écoles et les comités de gestion de l’eau ont reçu une formation à l’exploitation du réseau et à la gestion du service de l’eau.
En fin 2018, lors de la réception provisoire des travaux finalisés, nous avions constaté que le dernier village n’était pas desservi de manière satisfaisante. Son altitude, trop proche des sources faisait que les bornes-fontaines distribuaient de l’eau, mais la pression était insuffisante pour remplir son réservoir de 20m3.
Il avait alors été décidé de construire un réservoir enterré de 32m3 sur le tracé, en amont et en contrebas du village, avec un surpresseur alimenté par panneaux solaires. L’objectif : que ce réservoir se remplisse par gravité, et que le jour, au fil du soleil, le pompage solaire envoie l’eau jusqu’au dernier réservoir.
Durant l’année 2019, ce réservoir a été construit et le système de pompage solaire mis en place. En attendant, le dernier village s’est organisé en ouvrant une borne fontaine à la fois, en rotation afin d’alimenter chaque quartier avec un débit satisfaisant.
En novembre 2019, Claude Renault et Luc Ravelojaona se sont rendus sur place pour réceptionner, mettre en route l’installation, ainsi que faire la réception définitive du reste du projet dans les 3 villages. Grâce à cette installation, le dernier village bénéficie désormais, comme les deux autres villages, d’une alimentation en eau satisfaisante. Le service de l’eau et l’exploitation du réseau est bien structuré, l’appropriation des ouvrages tangible.
Interview de Claude Renault, chef de projet bénévole d’Aquassistance :
Comment est né ce projet ?
En réalité, cela fait 14 ans que j’opère sur la commune d’Ambalanirana, pour différents projets, en tant que bénévole Aquassistance. Et il s’agit d’un travail collectif avec les mêmes acteurs : il y a d’une part l’AFDI (Association de solidarité internationale, Agriculteurs français et développement international) qui construit des partenariats entre les mondes agricoles français et – ici – malgaches, et dont certains bénévoles viennent plusieurs fois par an. L’Afdi « prépare le terrain » en quelque sorte et identifie les villages les plus mobilisés qui sollicitent ensuite leurs élus ; le Syndicat Mixte de production et de Transport de l’Horn (SMTPH) et l’Agence de l’Eau Loire Bretagne s’engagent dans une coopération décentralisée avec la commune, Aquassistance apporte son expertise pour la mise en œuvre du projet, l’entreprise BEAC RAFALINIRINA réalise les ouvrages et la formation à l’exploitation des réseaux et à la gestion du service de l’eau et enfin notre relai local, secrétaire général de la commune et également professeur, M. Jean de Dieu Nirina (dit « Nana »), assure le lien avec les populations, sait démontrer sa capacité à mobiliser les foules et c’est également lui qui suit les différents services de l’eau.
En 2006 il y a eu Ambalanirana chef-lieu, puis Kankaolo, puis ce projet, qui s’intégrait pleinement dans la continuité des actions entreprises jusqu’ici.
Qu’est ce qui distingue ce projet des autres que tu as menés ?
Ce projet, bien qu’il concerne de plus petits villages qu’Ambalanirana n’en était pas moins d’envergure car il s’agit d’un terrain très difficile. Les villages sont séparés de plusieurs kilomètres et la topographie très vallonée. Les sources sont en altitude et difficile d’accès, le tracé des conduites s’est fait sur un terrain raviné, avec une partie de la vallée où passe la conduite qui est inondée 10 mois de l’année ! C’est le terrain le plus difficile que j’ai eu à pratiquer pour un projet Aquassistance.
Aussi, l’installation d’un pompage solaire était une nouveauté pour moi et je suis heureux d’avoir pu constater que cela fonctionne très bien. Il fallait une petite installation, simple, car nous sommes loin de tout et il n’y a pas de techniciens. Celle-ci donne satisfaction et cela ouvre des perspectives pour d’autres projets où le gravitaire n’est pas possible.
Qu’est ce qui t’a motivé à entreprendre ces projets à Madagascar ?
Cela fait presque 20 ans que je m’engage dans des projets à Madagascar, ma toute première mission était en 2002, et aux grés des rebondissements politiques, j’ai vu le pays se relever brièvement puis au fils des années se dégrader. Pourtant les populations ne se laissent pas abattre. Dans de nombreux projets les villageois sont réellement demandeurs et motivées. Ils sont enclins au changement et ils se mobilisent pour travailler sur les projets. Dès qu’on a besoin d’aide, une dizaine de personnes se porte volontaire. Et c’est une réelle satisfaction de constater l’autonomie qu’acquiert les comités de gestion des installations. Par exemple, malgré le faible coût de l’eau à Ambalanirana, ils ont réussi à faire des extensions sur fonds propres. Cela rassure sur la pérennité de nos actions et donne l’envie de poursuivre.
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