Guinée (Kankalabé) - La mobilisation d'un village pour l'eau de son lycée
C’est à la demande de l’association française « Fouta Djalon » qui a pour objet le soutien de la jeunesse et l’aide au collège et lycée de Kankalabé que nous sommes intervenus pour une mission d’expertise destinée à fournir de l’eau potable aux élèves et professeurs du lycée.
Kankalabé est un village perdu sur les plateaux de la Guinée à 700 m d’altitude. Pour les Guinéens c’est le pôle Nord, la température pouvant descendre jusqu’à +10°C en hiver. Lorsque nous y sommes allés Vincent Necaille et moi-même du 12 au 21 janvier, les habitants étaient habillés avec des anoraks. Pourtant dès la fin de la matinée la température avoisinait les 30°C. Il nous a fallu une journée de 4X4 après l’atterrissage à la capitale, Conacry pour parvenir au village. La zone de Kankalabé est un regroupement administratif de huit districts eux-mêmes composés de plusieurs villages ou concessions. L’endroit, qui jouit d’un climat tropical humide, serait presque idyllique s’il y avait l’eau et l’électricité. Et pour avoir une idée du pouvoir d’achat, le salaire mensuel du proviseur du lycée et collège de 350 élèves est de 40 €.
Aujourd’hui les écoles n’ont à leur disposition qu’un puits creusé à la main, alimenté par des eaux de surface, qui tombe à sec dès le mois de mars. Pour les élèves les plus éloignés qui ont 15 km à parcourir, porter à manger et à boire est un luxe qu’ils ne peuvent se permettre. Un inventaire des points d’eau nous a permis de constater que les puits existants étaient équipés de pompes à motricité humaine (pompe à pied principalement). Le maillage des puits est d’environ 1 km, la qualité bactériologique et chimique des points d’eau analysés est très bonne. Enfin, heureuse surprise, il existe un comité de gestion de chaque ouvrage avec un réel suivi des cotisations et avec des actions solidaires mutualisées pour l’entretien et la réparation des puits. Les 500 habitants du village ont même un mini réseau avec la seule pompe solaire du secteur. A l’origine ce réseau desservait 4 bornes fontaines. Aujourd’hui 32 raccordements « sauvages » ont asséché toute la partie haute et le mini réservoir de ce réseau. Le débit du pompage (19 m3/jour) étant insuffisant pour le réseau existant, il ne sera pas prolongé pour alimenter le lycée. De même, nous avons abandonné l’idée d’équiper une résurgence permanente située à proximité. Les violentes précipitations rendent très difficiles le captage et la protection de cette source probablement alimentée par des écoulements superficiels.
En revanche, la dernière piste, qui consiste à réaliser un forage, semble plus simple et moins coûteuse que prévu. Après avoir rencontré une entreprise qui intervenait dans un village voisin, nous avons obtenu le coût d’un forage standard équipé avec une pompe électrique pour un débit garanti de 4 m3/heure. Comme l’a dit Monsieur le maire du village, lorsque nous avons sollicité l’aide des villageois, “Si vous nous aidez à nous gratter le dos, nous saurons nous frotter le ventre. “ Donc en faisant réaliser les tranchées d’un mini réseau par les habitants, il sera possible, avec un forage et un réservoir dans l’établissement scolaire, de fournir de l’eau à l’ensemble du lycée et aux habitants des villages situés à proximité. Le gain sera sensible pour toute cette population d’environ 500 personnes, pour qui le point d’eau le plus proche est aujourd’hui à 1 km.
Comme souvent dans nos missions, notre hôte et guide nous a accompagnés, logés, nourris et choyés pendant tout le séjour. Nous avons salué sa famille, ses amis, nous avons été présentés à tous les notables, les associations, les organismes officiels. En retour, lors d’un comité de restitution nous leur avons présenté l’avancement et la démarche à venir pour ce projet. La mission est terminée. Il nous reste à présenter une solution technique chiffrée. Nous avons quitté la Guinée entourés, comme lors de l’arrivée, par un comité des amis du village.
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