Mozambique : le point sur notre action à Beira
Mi-mars dernier, le cyclone IDAI frappait le Mozambique, le Malawi et le Zimbabwe provoquant des dégâts catastrophiques. La ville de Beira et ses environs, dans le sud du Mozambique ont été particulièrement affectés.
Près d'un mois après le passage du cyclone, la réponse humanitaire au Mozambique est dirigée et coordonnée par le gouvernement et les mécanismes de coordination d’urgences associés (agences des Nations Unies, ONG internationales, etc.).
Au 13 avril, le nombre officiel de morts était toujours de 603 personnes, le nombre de maisons détruites ou endommagées s'élevant à 239 731 et le nombre de personnes déplacées à plus de 73 000.
Le 27 mars dernier, deux membres AQUASSISTANCE prenaient le départ depuis l’aéroport de Vatry (Champagne-Ardenne) pour le Mozambique via un avion-cargo affrété par le Centre de Crise et de Soutien du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères, avec 65 tonnes de Fret humanitaire, dont deux de nos unités mobiles de potabilisation d’eau.
Après une escale à Lagos au Nigéria, Alain DELFOUR et Rémi BOUTIN sont arrivés à Beira vendredi 29 mars. L’objectif de leur mission était - dans un contexte encore flou - d’effectuer une mission de reconnaissance : rencontrer les acteurs en présence, se coordonner avec nos partenaires, éclaircir les besoins prioritaires, identifier des sites potentiels et les modalités de déploiement pour nos unités de traitement de l’eau.
Durant plusieurs jours, en partenariat avec les équipes d’Action contre la Faim et de son partenaire mozambicain KULIMA, notre équipe a travaillé à l’évaluation de la situation dans la région de Sofala (dont les districts de Buzi, Nhamatanda et Beira), avec également une reconnaissance en hélicoptère, organisée au travers du partenariat d’ACF avec la Fondation Airbus.
Cependant, suite à l’épidémie de choléra qui s’est déclarée (3000 cas en une dizaine de jours ; 4,979 cas de choléra au 12 avril), l’UNICEF, « WASH Cluster », a orienté les ONG présentes dont Aquassistance pour concentrer leurs efforts sur la ville de Beira, plus touchée, pour faire face à l’urgence sanitaire. ACF et Aquassistance ont décidé de se positionner sur le quartier précaire du Nord-Ouest de la ville (Munhava Central) de 33.000 habitants, où le nombre de cas de choléra recensé était le plus préoccupant.
L’évaluation de la situation y a donc été ciblée et a montré que le quartier dispose de nombreux puits individuels mais peu productifs, de mauvaise qualité et logistiquement difficiles d’accès (foncier). Le réseau d’eau de la ville a subi d’important dommages et ne fonctionne que partiellement. Enfin, la ressource habituellement privilégiée pour nos stations, les eaux de surface, étaient inexistantes dans ce secteur.
Face à ce constat, nous avons orienté nos recherches sur des espaces stratégiques et propices au déploiement de nos unités dans de bonnes conditions : la première unité a ainsi été installée sur le site d’une école et la seconde, près d’une mosquée. Pour ces deux installations, des forages peu profonds (env. 7 m) ont été réalisés par une entreprise locale permettant d’obtenir une ressource plus satisfaisante, en quantité et en qualité.
Nos motopompes étant prévues pour des prises d’eau en surface, nous avons dû trouver des pompes adaptées pour les forages et alimentées par des groupes électrogènes mis à disposition par Électriciens sans Frontières. La station de l’école a ainsi pu être montée le samedi 6 avril, permettant la distribution d’eau à environ 1000 personnes par jour dès le lendemain.
Après avoir organisé une relève de la première équipe, Claude Renault et Sandro Maquine de Souza ont pris le relai pour monter la seconde unité, près de la mosquée.
Pour cette installation, nous nous heurtons à une plus grande problématique de qualité d’eau que sur le site de l’école, du fait de sa salinité et de sa haute teneur en fer. Le traitement a ainsi dû être adapté pour faire chuter le taux de fer (aération et pré-chloration).
En revanche, le problème du sel est plus difficile à résoudre. En limitant notre débit, on reste toutefois dans une qualité d’eau acceptable en situation d’urgence (aucun risque sur la santé à court terme). A titre indicatif, cela s’apparente un peu à des teneurs en sel que l'on retrouve dans des gammes d’eaux minérales pétillantes pour récupération sportive (St. Yorre, etc.).
A ce jour, nos équipes étudient plusieurs solutions pour améliorer la qualité de cette eau distribuée mais pour laquelle l’acceptation sociale nécessite un peu plus de pédagogie. En parallèle, la formation des opérateurs locaux (ACF et Kulima) est en bonne voie, si bien que notre équipe pourra se retirer ce week-end pour rentrer en France.
" A notre arrivée, la ville de Beira s’était déjà relativement relevée de la catastrophe ayant eu lieu deux semaines plus tôt. Les réseaux d’eau et d’électricité étaient en train d’être remis en service, au moins partiellement, les routes avaient été dégagées... La principale contrainte que nous avons rencontrée est l’environnement urbain des quartiers précaires que nous avons dû cibler induisant une vraie difficulté pour trouver des zones d’implantation satisfaisante et la ressource en eau adéquate. Aquassistance a été pleinement intégrée dans les différents Clusters de coordination, et le partenariat avec ACF est - comme pour les précédentes collaborations – toujours aussi efficace. Lorsque nos bénévoles actuellement sur place rentreront, nous allons continuer d’accompagner à distance l’équipe WASH d'ACF qui prend le relai avec les opérateurs de Kulima, et ce, le temps qu’il faudra pour que l’approvisionnement en eau et les conditions sanitaires du quartier ne nécessitent plus la mobilisation des acteurs associatifs."
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