Cambodge - Un lycée champion de la francophonie

L’association AIADD est active au Cambodge depuis plusieurs années. Un de ses projets, initié en 2019, a porté sur la création d’un centre de ressources (médiathèque francophone) au Lycée Heng Samrin de Prey Lvea, à 60 km au Sud de Phnom Penh, dans la Province de Takeo. Ce projet faisait suite à une demande du lycée, dans lequel le français est enseigné, mais qui souhaitait se renforcer là-dessus pour assurer une formation adéquate jusqu’au baccalauréat.

Les problématiques eau et déchets sont présentes au sein du Lycée, c’est pourquoi AIADD a contacté Aquassistance afin d’étudier les possibilités d’amélioration pour l’accès à l’eau potable et à la gestion des déchets.

Aquassistance a profité de l’inauguration officielle du centre de ressources le 27 janvier 2023 pour effectuer sa mission d’expertise. A cette occasion, nos volontaires étaient accompagnés de deux bénévoles d’AIADD ainsi que d’une délégation d’élus de la ville de Coubron (le maire et ses adjoints). Des représentants du District et du Ministère de l’Education étaient également présents. A la fin de la cérémonie, la médaille de la ville de Coubron a été remise au Directeur du lycée ainsi qu’à quatre professeurs de français et une bénévole d’AIADD. Les près de 2000 élèves du lycée étaient rassemblés dans la cour. Autant dire que l’accueil a été assez exceptionnel !

Le lycée dispose de deux forages en service. Des analyses réalisées par AIADD ont montré la présence de contamination bactérienne et aux métaux lourds. A notre arrivée, nous avons constaté qu’une des pompes de forage avait été volée tandis que l’autre était protégée par un ouvrage en brique verrouillé. Etaient également présents d’anciens ouvrages abandonnés (forage, pompe à motricité humaine, puits…). Enfin, depuis quelques années, la ville dispose d’un réseau de distribution géré par une société privée, cependant l’eau fournie est comparativement chère (trois fois plus qu’à Phnom Penh) et d’une qualité douteuse.

En ce qui concerne l’assainissement, le Lycée était bien pourvu en blocs sanitaires avec quatre blocs équipés de toilettes et robinets, alimentés en eau par les forages. Le bloc le plus récent a été réalisé dans le cadre de la construction du centre de ressources et dispose d’une cuve surélevée faisant office de château d’eau pour le lycée. A partir des ouvrages, un réseau en PVC permet d’alimenter les autres blocs ainsi que des réserves au sol en ciment utilisées pour l’arrosage des plantes.

Au-delà de la problématique « eau », une problématique « déchets » nous est rapidement apparue comme méritant d’être prise en compte dans le projet. En effet, nous avons constaté la présence de nombreux déchets plastiques à l’arrière des bâtiments (la cour principale étant nettoyée quasi quotidiennement par les élèves) ainsi que d’un incinérateur de fortune (appelé « four ») situé à seulement quelques mètres des bâtiments scolaires. Cette pratique semble assez répandue dans la région puisque nous avons également observé la présence de tels ouvrages dans plusieurs autres écoles aux alentours. Une sensibilisation a donc été entamée (mais devra être renforcée et suivie dans la durée) sur les risques que font porter les fumées sur la santé des élèves mais aussi sur la nécessité de réduire les déchets à la source en diminuant l’usage de plastique jetable. Les autorités locales nous ont informés de la mise en place prochaine d’une collecte communale des déchets, ce qui permettra déjà d’agir sur le premier point et d’éviter aux élèves et aux professeurs de respirer des fumées toxiques.

La poursuite du projet portera sur le choix technico-économique entre la solution de traitement de l’eau des forages avec une étude spécifique sur un traitement poussé à mettre en œuvre (en raison de la présence des métaux lourds) et l’utilisation de l’eau de la ville avec un traitement beaucoup plus léger mais des factures d’eau à payer. Quel que soit le mode de traitement retenu, la maintenance sera une question cruciale. Sur la problématique des déchets, nous travaillerons avec AIADD sur la possibilité de mettre en œuvre un projet de distribution de gourdes réutilisables.